OPPORTUNITÉS DANS LE SECTEUR MINIER ET OBJECTIFS PRIORITAIRES.

Image

A l’encontre d'autres pays en voie de développement, Haïti a une longue et riche histoire d’exploitation minière, axée principalement sur l'or, l’argent, le cuivre et la bauxite. Cette expérience dont l’origine remonte à la période précoloniale a alterné durant le 20 e siècle des périodes d’extraction et d’inactivité au cours desquelles il y a eu très peu d’exploration minière. La donne allait temporairement s’améliorer dans la première moitié des années 2000, sous l’effet conjugué d’un climat politique relativement plus favorable, de la hausse des cours des matières premières et des résultats d'exploration encourageants dans le pays. C’est autant de facteurs favorables qui ont attiré de nouveaux venus dans le secteur dont les efforts d’exploration se sont estompés suite à la résolution du Sénat de la République (20 février 2013) réclamant l’arrêt de toute exploitation minière dans le pays.


Image

Le potentiel géologique et minier d’Haïti est au stade actuel d’exploration minière assez prometteur. Toutefois, il demeure largement sous-exploré en mettant en balance la proportion du territoire qui a été prospectée avec le nombre de gisements identifiés.


L’exploitation actuelle limitée aux carrières ou mines artisanales est en grande partie informelle et peu visible sur le plan macroéconomique. Mais si les projets miniers actuellement en exploration venaient à atteindre leur potentiel, la contribution fiscale à l’économie pourrait s’élever à plusieurs milliards de dollars, sans compter l’effet multiplicateur, en termes d’emplois directs, d’infrastructures et d’activités ou services susceptibles d’en résulter.

Les ressources minérales du pays sont mal connues et, de ce fait, sous-valorisées. Des indices ont été identifiés pour certaines d’entre elles mais les travaux subséquents qui consistent à en évaluer les capacités n’ont pas été effectués. C’est le cas par exemple du lignite pour lequel ces travaux se sont arrêtés depuis maintenant plus de 23 ans. Avec la COP 21 ce chantier risque de ne jamais reprendre.

Le Bureau des Mines et de l’Energie (BME) a contribué au PIMT à hauteur de deux (2) idées de projets ainsi codées :

  1. III.17-Développement, promotion et valorisation des ressources minérales du pays, à commencer par le chlorure de sodium ou sel de cuisine » ;
  2. Projet III.18.-Mettre en valeur les potentialités de lignite d’Haïti

Titre du projet 1

L’idée de projet (codée III.17) a été formulée aux fins de développement, de promotion et de valorisation des ressources minérales d’Haïti. Comme telle, le BME s’est fixé comme principaux objectifs de :

  • exploiter rationnellement les sites salicoles et les marais salants connus de l’Artibonite (Grande Saline, Gonaïves, Coridon, Anse-Rouge), du Nord-ouest (Baie de Henne), du Nord-est (Caracol, Jackzy), du Sud (Aquin) et dans d’autres régions où le potentiel existe (Lagon des Huîtres, la Gonâve, etc.) ; et
  • réaliser une carte géologique d’Haïti à l’échelle de1/50 millième.

Le but recherché est d’établir définitivement l’industrie minière en Haïti à l’effet de valoriser les ressources minérales du pays, de créer de la richesse et des emplois productifs propices au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des communautés de base.

L’idée de projet III.18 est tournée vers la valorisation des potentialités de lignite, notamment de Maïssade, de l’Asile et de Camp-Perrin en vue de contribuer à l’augmentation de la capacité énergétique du pays en matière de ressources fossiles. Motivée par la recherche de solutions à la crise énergétique chronique cette idée de projet a eu pour objectifs de :

  • rendre disponible pour le développement du pays cette source d’énergie locale
  • réduire les importations d’Haïti et, du coup, sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur ;
  • contribuer à la création d’emplois productifs, etc.

Il est attendu à ce que ces interventions aboutissent à un rapport d’évaluation assorti d’un plan d’actions à mettre en œuvre par le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers d’Haïti.

LES DEUX (2) POJETS DU BUREAU DES MINES A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

Ces deux (2) projets qui participent d’un plan d’actions de 10 ans (2017-2027) du Bureau des Mines et de l’Energie (BME) ne font pas partie du PIP pour l’exercice 2017- 2018 en cours, lequel alloue un million de gourdes (soit 15.528,00 USD au taux de 64.40 GDS / 1.00 USD) pour des actions spécifiques à mener dans la filière sel de cuisine (chlorure de sodium). C’est très loin du montant nécessaire (283.092,00 USD) pour le financement du projet II.17 pour lequel l’institution est à la recherche de fonds.

L’adhésion d’Haïti à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a réduit les possibilités d’exploitation du lignite qui se limitent désormais à la fabrication de briquettes de charbon. De plus, l’énergie n’intéresse ni la BID ni l’UE.

En ce qui concerne le sel de cuisine, une fenêtre d’opportunité s’offre au financement éventuel d’activités de la filière à travers le programme de sécurité alimentaire de l’UE pour la zone Nord-Ouest. Cette filière est également pressentie comme cible potentielle pour le financement du FASCIR à titre de projets de catégorie 2.

IDEE DE PROJET TRANSVERSALE PORTEE PAR L’OFFICE NATIONALE DU CADASTRE (ONACA)

L’idée de projet (codée I.1) a été de renforcer les capacités institutionnelles et d’intervention de l’ONACA en lui donnant les moyens de sa politique à travers

  • la formation continue en cadastre ;
  • la formation continue à l’étranger ;
  • le renforcement des capacités de l’institution en équipements et matériels dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Sud-Est ;
  • la construction de locaux appropriés pour l’ONACA ; et
  • la recherche et l’investigation sur les méthodologies dans une logique d’adaptation et d’uniformisation aux fins d’implantation d’études de projets cadastraux.

Il est attendu de la mise en œuvre de ce projet à ce que l’ONACA soit effectivement renforcé et dispose de moyens humains, matériels, infrastructurels et financiers compatibles à sa mission et, qu’au bout du compte, une politique soit définie pour Haïti en matière de cadastre.

L’IDEE DE PROJET DE L’ONACA A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

L’Office National du Cadastre ne dispose pas d’un plan sectoriel à proprement parler. De la sorte, le projet inséré dans le PIMT n’a pas été inscrit dans le programme d’investissement public (PIP) de l’année en cours. Par contre certains aspects dont le montage d’un système d’information cadastrale pour certaines communes (Carrefour, Croix-des-bouquets, Pétion-ville, Tabarre, Delmas, Jacmel et St-Marc) ont été inscrits dans le Plan triennal d’investissement PTI (2015-2018).

Les résultats du suivi-évaluation avec l’ONACA ont révélé très peu d’avancée, en termes de décaissements pour la mise en place de ce système. Aussi a-t-elle prévu de reprogrammer les activités non réalisées dans le prochain PTI 2018-2021.

Il y a lieu de relever que la BID n’est pas contre l’idée de financer des activités de l’ONACA. Néanmoins, elle conditionne toute contribution au projet de l’institution consigné dans le PIMT à l’existence d’un cadre légal.

IDEE DE PROJET TRANSVERSALE PORTEE PAR L’AUTORITE PORTUAIRE NATIONALE (APN)

Ayant fait le constat de l’absence d’infrastructures portuaires performantes pour améliorer la productivité et la compétitivité de l’économie, l’Autorité Portuaire Nationale (APN) a pris l’engagement de contribuer à la matérialisation du chantier de refondation territoriale qui est l’un des piliers du Plan stratégique de développement d’Haïti (PSDH). Elle s’y est prise par la formulation de cette idée de projet visant à l’élaboration d’un plan national de développement du secteur portuaire assorti d’une politique sectorielle, d’un programme d’actions et d’un plan d’investissement

L’idée de projet (codée I.5) a été d’élaborer un schéma directeur portuaire comme document de référence en matière d’identification, de prévision, de planification, de programmation, d’organisation et de redistribution spatiale des aménagements portuaires sur l’ensemble du territoire national. Elle a été motivée par le besoin pour l’APN de se doter d’un outil stratégique pouvant lui permettre de : (1) identifier à la fois les contraintes à la croissance et à la compétitivité du secteur portuaire et les opportunités qui y sont offertes, (ii) planifier le développement à court, moyen et long terme, et (iii) formuler des propositions concrètes liées à une programmation ouverte à des révisions éventuelles à l’avenir.

IDEE DE PROJET DE L’AUTORITE PORTUAIRE NATIONALE A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

L’idée de projet de l’APN a été inscrite dans le PIP pour l’exercice fiscal 2017-2018 mais n’a pas de financement.

Si ce projet n’a pas semblé présenter d’intérêt pour l’UE, il n’a pas laissé indifférent la BID qui a, toutefois, conditionné son financement à l’existence d’un cadre légal.

IDEE DE PROJET TRANSVERSALE PORTEE PAR L’INSTITUT NATIONAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE (INFP)

Dans sa quête pour refaire son handicap infrastructurel, l’INFP a reçu l’appui de divers partenaires dont l’Agence française de développement (AFD) qui l’accompagne dans la mise à niveau du Centre Pilote de Formation Professionnel (CPFP). Comme la coopération avec l’AFD ne prenait pas en charge la reconstruction de son bâtiment administratif détruit lors du séisme du 12 janvier 2010, l’INFP s’est proposé de l’introduire dans le cadre du PIMT.

L’idée de projet (codée I.6) de reconstruction de ce bâtiment a eu pour finalité de permettre à l’INFP d’améliorer la gestion de la formation professionnelle fournie par le CPFP et, par-là, les conditions propres à une adéquation de l’offre de main-d’œuvre au double plan qualitatif et quantitatif aux besoins de la société et des entreprises.

Ce projet a été conçu en deux phases :

  • la phase de reconstruction proprement dite, incluant celle de conception (60 jours francs répartis sur quatre mois) ; et
  • la phase d’aménagement qui consiste à rendre opérationnel le bâtiment administratif et à pourvoir les différents services en équipements et en matériels nécessaires à leur fonctionnement en toute efficacité.

Ont été habilités à en bénéficier, d’abord les enseignants et les étudiants, ensuite les entreprises haïtiennes et étrangères basées dans le pays, enfin la société dans ses différentes composantes et l’économie dans son entièreté avec la mise à disposition de corps de métiers, de qualifications professionnelles en qualité et en quantité suffisantes, lesquels leur éviteraient d’avoir à recourir aux services d’expatriés (philippins, dominicains) qui occupent pour le moment une bonne partie des emplois créés dans le pays.

L’effet escompté de la mise en œuvre de cette idée de projet est que le bâtiment administratif du CPFP soit effectivement reconstruit, aménagé et bien pourvu en équipements et matériels nécessaires à son fonctionnement en toute efficacité.

L’IDEE DE PROJET DE L’INSTITUT NATIONAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

Le projet de l’INFP n’a pas été inscrit dans le PTI. Les ressources nécessaires à son financement ont donc fait défaut.

Le projet I.6 portant sur la reconstruction du bâtiment administratif du Centre de formation professionnelle n’a pas paru intéresser la BID. Il n’a pas intéressé en tant que tel l’UE qui a en perspective avec l’Agence française de développement (AFD) un programme d’appui à la filière de formation professionnelle en milieu rural montant à 8 millions USD.

IDEES DE PROJETS TRANSVERSALES PORTEES PAR L’ADMINISTRATION GENERALE DES DOUANES (AGD)

L’AGD est équipée depuis 2008 du logiciel SYDONIA WORLD dont l’une des fonctions est justement d’assurer la production de statistiques du commerce extérieur en temps réel. Toutefois, des informations récentes fournies par l’AGD suggèrent que les statistiques produites par SYDONIA WORLD ne reflètent pas entièrement la réalité du trafic observé et qu’il faut, par conséquent, créer de nouveaux modules pour permettre à ce logiciel, encore en développement, de produire des statistiques fiables. Eu égard à ces préoccupations, somme toute, légitimes, la nécessité s’impose de réévaluer les fonctionnalités de SYDONIA. D’où cette idée de projet qui s’inscrit en préalable à la mise en place d’un système de statistique du commerce extérieur à l’AGD.

L’idée de projet (codée I.7) a été de mettre à profit SYDONIA pour produire des statistiques du commerce extérieur d’Haïti. Elle a imposé comme préalable un diagnostic de l’environnement institutionnel pour connaître l’existant et évaluer l’état des besoins en ressources humaines et matérielles nécessaires a la mise en œuvre d’un système de statistique du commerce extérieur de qualité.

Il est attendu de cette idée de projet qu’elle puisse permettre de bien diagnostiquer les fonctionnalités de SYDONIA et d’évaluer les besoins humains et matériels, nécessaires à la mise en œuvre et au fonctionnement d’un système de statistiques du commerce extérieur de qualité

Par ailleurs, le système douanier automatisé (SYDONIA), actuellement utilisé par l’Administration Générale des Douanes (AGD), concerne environ 95% des recettes collectées par l’institution. Ces ressources contribuent en partie à la capacité de l’Etat à répondre à ses obligations de services publics (santé, éducation, sécurité publique, etc.) et à faire face, le cas échéant, aux situations d’urgences nées des catastrophes naturelles. Il s’avère donc impérieux de maintenir en parfait état de fonctionnement cet outil informatique qui en facilite la collection en le préservant de tout risque de manipulation humaine et de sabotage. D’où, l’idée de ce projet de l’AGD d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de contingence informatique.

L’idée de projet (codée I.8) a été d’établir un plan de contingence informatique, en vue d’assurer la pérennité du système douanier informatisé en cas de catastrophe. Aussi, les objectifs spécifiques ont-ils été de :

  • établir la permanence du service ;
  • permettre aux opérateurs de faire des transactions internationales ;
  • mobiliser et sécuriser les recettes de l’Etat provenant des opérations liées au commerce international.

L’AGD a voulu par-là s’assurer qu’indépendamment des aléas les services essentiels puissent se poursuivre sans interruption par la mobilisation en temps réel de ressources humaines, matérielles, financières.

LES IDEES DE PROJETS DE L’ADMINISTRATION GENERALE DES DOUANES A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

AGD dispose d’un plan appelé « Plan global de réforme» pour les 5 prochaines années 2017-2022. Ses deux projets y figurent mais n’émargent pas dans le PIP de l’exercice fiscal en cours. L’institution est en quête de financement pour en assurer la mise en œuvre.

Les deux projets ont un intérêt pour la BID qui a, une fois de plus, conditionné son financement à l’existence d’un cadre légal.

L’UE a, dans le cadre du programme binational du 11 e FED (8 millions Euros sur le commerce), prévu de travailler à la mise à jour et à l'analyse régulière de données statistiques commerciales bilatérales.

IDEE DE PROJET TRANSVERSALE PORTEE PAR L’INSTITUT HAITIEN DE L’ENERGIE (IHE)

L’idée de projet (cotée II.12) est partie du constat que le secteur haïtien de l’énergie manquait de compétences techniques et faisait face à une pénurie de données spécialisées. Ces faiblesses, a-t-il été souligné, rendaient malaisé tout effort de planification et de promotion d’une gestion saine et durable de l’énergie en Haïti.

La problématique de l’énergie n’a pas laissé indifférente l’Université Quisqueya qui, outre d’en avoir fait un sujet de débat, a soutenu des initiatives, visant à lui apporter des solutions. Cette idée de projet portée par de renforcement des capacités énergétiques nationales s’inscrit dans cette dynamique. L'entité porteuse, en l’occurrence l’Institut Haïtien de l'Energie (IHE) l’a articulée autour de deux interventions distinctes :

  • Préparation d’une cartographie énergétique pour: (i) l’identification et la répartition des installations énergétiques nationales, (ii) la conduite de politiques et d’actions futures relatives à l’énergie, (iii) l’évaluation du potentiel énergétique national, et (iv) la production de rapports fiables sur l’état des installations existantes.
  • Etablissement d’un Service d’éclairage public pour : (i) appuyer le renforcement institutionnel et l’autonomie des municipalités par la prise en charge de l’éclairage à travers des partenariats publics privés (PPP), (ii) promouvoir les énergies renouvelables comme alternative au déficit énergétique des zones non connectées, et (iii) améliorer les conditions de vie des populations.

Il est attendu de la première intervention : (1) une gestion améliorée de l’information énergétique, (2) une diversification des ressources pour la production énergétique locale, et (3) un appui conséquent aux investissements dans le secteur de l’énergie.

L’IHE a attendu de la deuxième intervention (1) une augmentation accrue du taux d’éclairage public et domestique au niveau national, (2) une autonomie relativement plus grande des municipalités locales dans leur politique énergétique, et (3) un éclairage public et domestique accessible à la population.

IDEE DE PROJET DE L’INSTITUT HAITIEN DE L’ENERGIE A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

Cette idée de projet également d’obédience privée n’est pas non plus inscrite dans le PTI par l’institution porteuse qui est à la recherche de financement en vue de sa mise en œuvre. Les perspectives de financement se sont annoncées peu prometteuses avec, d’une part, la BID qui a dit clairement qu’elle n’y est pas intéressée et, d’autre part, l’UE qui a fait savoir qu’il ne finance l’énergie