SECTEUR TOURISTIQUE ET OBJECTIFS

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L’industrie touristique est perçue comme un moteur de croissance et de création d’emplois dans le monde. En dépit des incertitudes liées aux récentes crises économiques et financières, elle a pu avec 5 pourcent seulement d’apport direct contribué à hauteur de 14 pourcent au PIB mondial en 2011. Cette industrie s’avère vitale pour la région qui a développé divers types de produits touristiques, mettant l’accent notamment sur les plages « le produit mer-sable-soleil, par exemple », les croisières, la navigation de plaisance, le tourisme de sport, le tourisme culturel, le tourisme d’affaires et, plus récemment, le tourisme communautaire porté par des femmes et commercialisé par des PME.


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Les Gouvernements des pays de la Caraïbe ne peuvent faire l’économie du tourisme qui leur fournit des ressources pour le financement de leurs budgets et programmes sociaux. Quoique d’un poids de 2 pourcent seulement du marché mondial, l’industrie touristique caraïbéen attire approximativement 40% du marché nord-américain. Ce qui en fait un levier indispensable pour la création d’emplois et la génération de revenus dans la sous-région. La Caraïbe a été reconnue en 2001 comme le plus grand centre d’attraction régional pour le tourisme des pays industrialisés avec un total de 16 millions visiteurs qui y ont injecté 16 milliards de dollars. Elle n’a pas arrêté de croître depuis atteignant près de 21 millions de visiteurs pour une contribution estimée à 71 pourcent des 23,9 milliards de dollars générés dans cette partie du monde entre 2001 et 2011. La Caraïbe continue de dominer le tourisme de croisière mondial avec un taux de fréquentation de plus 60 pourcent de la flotte maritime reliant pendant l’hiver les ports de base dont les principaux sont en Floride où se trouve concentrée plus de 50 pourcent de l'activité.

Haïti a pu au cours des ans renforcer sa position au point d’occuper aujourd’hui la 4e place parmi les destinations les plus puisées de la région (Bahamas, Jamaïque et Porto-Rico). Elle y est parvenue grâce à l’augmentation des capacités d’accueil de Labadie capable aujourd’hui d’accommoder les plus gros navires (6.000 passagers) de la flotte mondiale de croisière.

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Pour sa part, le tourisme balnéaire est peu développé en Haïti dont le potentiel n’a pourtant rien à envier avec d’autres destinations de la sous-région pour ce segment particulier du marché touristique combinant séjour farniente au bord de la mer, sports nautiques (plongée sous-marine, pêche, voile, jeux de plage et divers) et autres activités axées sur les valeurs culturelles, historiques et identitaires (architecture type, musique, gastronomie, culte vodou, etc.).

Une nouvelle niche est en passe de prendre de l’envol en Haïti. Il s’agit du tourisme d’affaires et d’évènements qui s’installe lentement mais sûrement dans le pays qui a été au cours des dernières années le théâtre de diverses rencontres et assises internationales ainsi que des festivals de musique, de gastronomie, d’art et d’artisanat. Autant d’activités à caractère politique, économique et festive qui ont impulsé des investisseurs de l’hôtellerie en Haïti à pourvoir leurs établissements de salles de conférence et de technologies de l’information et de la communication contribuant, ainsi au renforcement de la compétitivité du pays comme destination à part entière de ce tourisme en expansion.

Il y a lieu pour clore ce chapitre de mentionner le tourisme alternatif qui a été lancé en Haïti vers la fin des années 1990s et pris corps depuis sous trois formes principales :

  • l’écotourisme porté respectivement par la Fondation pour le Développement du Tourisme Alternatif (FONDTAH) , et d’autres associations ou institutions se regroupant dans les domaines ethno- patrimonial et touristiques se localisant un peu partout sur le territoire haïtien;
  • le tourisme solidaire porté par le Réseau national de promoteurs du tourisme solidaire (RENAPROTS) axé sur le partage d’information et de connaissances, lequel se veut respectueux de l’environnement naturel et culturel ; et
  • l’agro-tourisme en voie de développement dans le pays proposant des séjours dans des exploitations agricoles.

Le tourisme alternatif, aujourd’hui estimé à un peu plus d’un millier de visiteurs annuellement, devrait prendre de l’ampleur et contribuer, en ce qui concerne l’aspect « écotourisme », à la création de richesse au bénéfice des communautés pauvres des sites touristiques concernés.

Malgré un potentiel touristique avantageusement différencié par un patrimoine historique et culturel hors du commun, Haïti, qui a été avec Porto Rico et Cuba les pays précurseurs de l’industrie touristique dans la sous-région, n’a jamais pu refaire son handicap, suite au coup d’arrêt porté à son développement par les graves troubles politiques qu’a connues le pays dans les années 1980s. Les causes du retard d’Haïti par rapport aux autres destinations de la sous-région sont à rechercher également dans les faiblesses accumulées en matière d’orientation et de planification stratégique de l’action publique qu’il convient, par conséquent, d’améliorer. Des efforts ont été entrepris au cours des dernières années pour tenter de redresser la barque mais les mesures d’accompagnement structurel n’ayant pas emboité le pas, les résultats tardent encore à se matérialiser de manière significative dans le classement mondial ou Haïti occupe la 133e place sur un total de 141 pays.

Le Ministère du Tourisme est pleinement conscient de la nécessité de diversifier son action pour répondre au mieux aux besoins de promotion des industries créatives et d’amélioration de la prise en charge des grands évènements. Il a également senti le besoin de se renforcer sur le plan institutionnel, matériel et humain, de façon à pouvoir élaborer et appliquer des politiques publiques qui permettent aux entreprises touristiques les plus vulnérables d’accéder aux services nécessaires à leur épanouissement et compétitivité.

Une fiche de projet a été préparée en ce sens par le Ministère du Tourisme, laquelle a figuré dans le PIMT de l’Aide pour le commerce. L’idée de ce projet (codé II.10) a été de renforcer les capacités d’intervention du Ministère du Tourisme en créant au sein de la Direction de l’Investissement un Service d’Appui technique relayé par un réseau de prestataires fournissant des conseils et un accompagnement aux PME et services associés dans les zones touristiques prioritaires. Les résultats attendus sont inscrits dans une double finalité, à savoir :

  • valoriser le potentiel touristique qui demeure largement insoupçonné avec la diaspora à l’affût d’opportunités porteuses ou de destinations de vacances ou de villégiature ; et
  • consolider les acquis qui gagnent en importance avec l’augmentation en cours de la capacité litière du pays (construction de nouveaux hôtels).

De la sorte, ce Service d’Appui technique s’est vu donner pour attributions de :

  • renforcer la culture d’appui technique au sein du Ministère du Tourisme et, plus spécifiquement, des bureaux régionaux ;
  • fournir des conseils et un accompagnement aux PME touristiques en phase de création ou durant leur exploitation ;
  • faciliter l’appropriation du dispositif d’appui et d’accompagnement techniques par les entreprises touristiques bénéficiaires ;
  • promouvoir toute initiative d’appui technique en faveur des entreprises touristiques et accompagner ces dernières pour qu’elles en bénéficient.

LE POJET DU MINISTERE DU TOURISME (MDT) A LA TABLE-RONDE DES DONATEURS DU 14 SEPTEMBRE 2017

Le Ministère du Tourisme a, en relation avec la feuille de route gouvernementale et le PSDH, élaboré un plan stratégique quinquennal pour la période de 2017 - 2022. Il est alloué au MDT au titre du PIP pour l’exercice 2017-2018 une enveloppe de 7 millions de Gourdes pour des activités touristiques liées à l’appui au développement des PME dans quatre départements (Nord, Ouest, Sud et Sud-est) incluant certains aspects du projet consignés dans le PIMT

La Banque interaméricaine de développement (BID) se montre favorable au projet du MDT figurant dans le PIMT mais en conditionne son appui éventuel à la participation du secteur privé. Bien que le tourisme ne soit pas au nombre de ses priorités actuelles, l’UE n’a pas écarté la possibilité d’apporter un appui financier au projet en tant que tel mais au secteur tourisme à travers le programme d'accompagnement de la mise en œuvre de l'APE. Son financement est donc conditionné a la ratification de cet accord.